Alors que la seconde guerre mondiale fait rage en Europe et dans le Pacifique, le couple Kim pose sereinement face à l’objectif, leur unique enfant de 3 ans assis sur les genoux du père. Leur pays, la Corée, est encore sous domination japonaise.

Âgé de trente-trois ans, le jeune père de famille grimpe petit à petit les échelons chez les communistes. Fervent ennemi de l’occupant japonais, Kim Il-sung mène des troupes de résistance en Corée et en Mandchourie. Le jeune leader n’est pas le meilleur dirigeant, mais parvient à réaliser des faits d’armes qui lui seront utiles pour l’avenir. A la capitulation japonaise le 2 septembre 1945, tout s’accélère. La Corée se retrouve au cœur d’un vide politique. Les soviétiques nomment Kim Il-sung à la tête du Comité provisoire du Peuple. Le sud de la Corée, en 1948, s’auto-proclame comme un Etat, soutenu par les Etats-Unis. Le nord en fait de même, avec Kim Il-sung à sa tête. En 1949, la Corée du Nord devient une dictature à la botte de l’URSS. Dans son désir d’occuper toute la Corée, le nouveau « Grand Leader » nord-coréen attaque le sud le 25 juin 1950. Il obtient difficilement l’aide de Staline et de la Chine. Au-delà d’une guerre coréenne, c’est un affrontement à l’échelle mondial qui éclate entre la force communiste du nord, et à la démocratie américaine du sud. Un avant-goût de la guerre froide et du mur de Berlin.

Soixante-dix ans après les faits, la guerre changera d’aspect mais continuera d’exister. Seul un pacte de non-agression fut signé le 27 juillet 1953. La zone démilitarisée, située sur le 38è parallèle, séparera les deux visions de la Corée et sera le théâtre de vives tensions et d’intimidations. La Corée du Nord restera l’unique pays communiste de type stalinien encore en place, et sera considéré comme le pays le plus dur et le plus fermé au monde. Kim jong-il continuera dans la lignée de son illustre père, en 1994. Suivra Kim jong-un en 2011.