Le 3 octobre 1989, les téléspectateurs de la chaîne Nippon TV découvrirent, à vingt-trois heures, Matsumoto et Hamada se diriger vers une salle de spectacle. Filmés de dos, les deux jeunes comédiens parlent de leur pratique du manzai. Quelques secondes plus tard, le public les retrouve sur scène. Le premier épisode de Downtown no Gaki no Tsukai ya Arahende!! est officiellement lancé.

Diffusée chaque dimanche soir, l’émission ne peut se reposer éternellement sur les sketches des deux trublions. Un premier duo, Team-0, composé de Hosei Yamasaki et Hiromitsu Noriyasu viendra apporter à l’émission un vent de fraîcheur en 1990. Noriyasu quitte cependant le groupe en 1993, laissant Yamasaki seul dans l’aventure Gaki. En 1997, un nouveau duo vient se greffer au trio déjà existant, Cocorico, formé par Shozo Endo et Naoki Tanaka, de 8 ans les cadets de Downtown. Depuis ce jour, les cinq hommes ne se quittent plus et forment le noyau dur de ce que nous connaissons de Gaki no Tsukai.

S’il était possible de définir en quelques mots le principe de l’émission, cela se résumerait en un programme de vingt-six minutes basé sur une situation qui prête à rire. Plusieurs concepts reviennent régulièrement :

  • les Kiki Series : chaque comédien doit deviner quel aliment il vient de goûter entre ceux proposés sur une table.

  • Absolutely Tasty Series : chaque comédien doit inventer une nouvelle version d’un plat connu, généralement à base d’aliments insolites.

  • Cosplay Bus Tour : dans un bus voyageant à travers Tokyo, les cinq comédiens jouent à un jeu simple tel que pierre-feuille-ciseaux. Le perdant doit sortir du bus et faire un gage au milieu de la foule, vêtu d’un costume embarassant.

  • 500 questions : les comédiens doivent répondre à une série de 500 questions sur l’un d’entre eux ou une personnalité.

Au fil du temps et des exercices humoristiques pratiqués, les hommes se sont perfectionnés dans leur rôle respectif. Matsumoto revêt toujours le costume du grand blagueur, alors que Hamada s’est mué en un caractère sadique, voir violent avec des airs de gorille. Un contraste étonnant mais efficace. Yamasaki continue d’être la tête de turc du groupe, souvent critiqué pour ses talents d’acteur et sa folie. Endo est caractérisé comme le beau gosse pervers, toujours prêt à séduire, et Tanaka est à l’inverse pointé du doigt pour sa saleté et son grand menton.

Au delà des cinq comédiens principaux, une multitude de personnalités gravitent autour de l’univers Gaki. Il y a bien sûr d’autres humoristes, comme Jimmy Onishi, connu pour jouer le rôle du benet, opposé à Yamasaki dans des scènes de duel absurdes. Mais plus surprenant, l’équipe de production occupe un rôle important aussi bien dans les coulisses de l’émission que devant les caméras. Le producteur exécutif Kenji Suga n’hésite pas à participer aux scénettes, et le groupe d’humoristes ne se fait pas prier pour se moquer de Toshihide Saito, alias Heipo, l’assistant-directeur, dans des situations loufoques. Les invités sont tellement nombreux qu’il n’est pas possible de résumer l’univers Gaki en quelques lignes, et qu’il est nécessaire de visionner bon nombre de ces émissions pour comprendre les liens qui les unit.

Après plus de mille-trois-cents épisodes en vingt-huit ans, l’émission continue de plaire aux téléspectateurs et ne cesse d’inover. Cet humour typiquement japonais, difficile à imaginer dans un programme français, dépasse les frontières et se répend dans le monde entier grâce à son ton décalé, mais surtout à sa marque de fabrique unique au monde : le Batsu Game.

(Image d’illustration, de gauche à droite : Yamasaki, Tanaka, Endo, Matsumoto, Hamada)

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