La plage la plus à l’est de l’opération Overlord se situe entre Ouistreham et Saint-Aubin-sur-Mer, 8 kilomètres à l’ouest. Sous le commandement britannique de Miles Dempsey, plus de 28 000 hommes et 220 tanks ont débarqué sur le sable fin à l’aube, puis tout au long de la journée. Pour la première fois depuis l’invasion allemande de la France, des français libres ont foulé leur terre natale et ont participé aux premiers combats en compagnie des alliés. Leur première prise se situait à quelques mètres des plages, dans le casino de Ouistreham transformé en bunker pour défendre la côte. L’objectif à moyen terme des britanniques et des français libres ayant débarqué ici, était de faire la jonction avec les troupes canadiennes de Juno Beach, et d’aller s’emparer de Caen, à une quinzaine de kilomètres de là, au sud.

swordbeach

Les troupes britanniques débarquant sur Sword Beach au son de la cornemuse de Bill « Piper » Millin, au tout premier plan, joueur personnel de Lord Lovat.

Face aux alliés, les allemands n’étaient pas les mieux préparés et les plus expérimentés, même si 630 tués et blessés ont été recensés du côté allié. Adolf Hitler, enfermé dans ses propres convictions, pensait que le vrai débarquement se ferait sur les plages du Nord, et n’avait pas amélioré sa défense en Normandie. Sa conviction était renforcée avec l’opération Fortitude, une opération de désinformation consistant à réunir une fausse armée vers Douvres en Angleterre, grâce à des tanks et des camions gonflables pour leurrer l’ennemi lors de leurs vols de reconnaissance. La ruse fut tellement bien ficelée que les allemands n’étaient toujours pas convaincu que le débarquement de Normandie était le « vrai » débarquement.

Prise en 2017, la photo d’illustration représente la partie Est de Sword Beach, non loin du casino de Ouistreham. Comme lors du Jour J, la météo n’était pas des plus avantageuses. Rafales de vent, ciel voilé, pluie. Au loin, il est possible d’apercevoir le sable se faire soulever par le vent. La personne marchant seule dans le sable permet de se rendre compte de l’immensité de la plage, que les alliés furent contraints de traverser sous le feu nourri de l’ennemi.